L'état de stress post-traumatique, ou ESPT, est le nouveau nom donné à une maladie très ancienne. Au début du XXe siècle, on parlait de « psychose traumatique » ou « fatigue de combat ». Avant cela, elle n'avait pas de nom. Dans un cas d'ESPT, le témoin ou la victime d'un événement ou d'une tragédie terrible est tellement hanté par le souvenir de cet événement que sa santé et sa personnalité en sont affectées. Les événements susceptibles de provoquer un ESPT à la victime sont ceux qui font ressentir de la peur, de l’horreur ou de l’impuissance. Plusieurs personnes commencent à ressentir les symptômes au cours d’une période de trois mois suivant le traumatisme, mais les symptômes peuvent se produire plus tard.. L’EPST se manifeste souvent en même temps que d'autres problèmes comme la dépression, l'anxiété ou l'abus d'alcool ou de drogues illicites.
Les recherches portent à croire que près de 6% à 9% de la population canadienne sera affectée un jour ou l'autre par l'ESPT. Les femmes risquent 2 fois plus d'en être affectées que les hommes. La nature spécifique du traumatisme joue un rôle important dans la répartition par sexe. Les femmes victimes d'une attaque physique ou menacées avec une arme développeront plus probablement un ESPT que les hommes ayant subi le même traumatisme. Les taux de ESPT sont similaires chez les hommes et les femmes après des accidents, des catastrophes naturelles et la mort inattendue d'êtres chers.
Le genre d'événements pouvant déclencher un ESPT était traditionnellement limité aux situations les plus violentes et catastrophiques, comme un accident d'avion, une fusillade ou l'effondrement d'un bâtiment après un tremblement de terre ou un bombardement. La guerre est la cause principale de ce traumatisme et en Amérique du Nord, la plus grande catégorie de personnes souffrant d'ESPT sont les vétérans des différentes guerres. L'essentiel de ce que nous savons au sujet de ce syndrome provient d'études faites auprès d'anciens soldats.
Plus récemment, la définition s'est élargie. Les personnes violées et celles qui ont subi un abus physique ou sexuel sont susceptibles de réagir de la même manière que celles qui ont été témoins d'un carnage ou qui ont échappé à une mort violente. Certains facteurs de risque particuliers, comme un traumatisme à un âge précoce, des mauvais traitements durant l'enfance, une précédente exposition à un traumatisme, un trouble de la personnalité ou psychiatrique, ou encore des antécédents familiaux de psychose, peuvent augmenter la probabilité d'ESPT chez certaines personnes. Dans ce contexte, l'ESPT chez les enfants fait l'objet d'une attention toute particulière, car ils sont particulièrement susceptibles de développer les symptômes liés à cette affection.
Les manifestations les plus évidentes chez un sujet souffrant d'ESPT sont l'introversion et la tristesse. Cette affection est caractérisée par des souvenirs indésirables ressassant fréquemment l’événement déclencheur. Les personnes atteintes de ce syndrome sont incapables de prendre plaisir aux choses qui leur plaisaient auparavant. Elles évitent la compagnie des autres et deviennent généralement plus passives. Elles cherchent à éviter le plus possible tout ce qui pourrait déclencher des souvenirs de l'événement traumatisant. Une personne atteinte d'ESPT peut, en plein milieu d'une conversation, sembler distraite, distante et repliée sur elle-même. On constate parfois chez les soldats un « regard vague et fixe ». C'est le signe que des souvenirs désagréables sont revenus les hanter.
Les troubles du sommeil sont presque inévitables dans ce syndrome. Les cauchemars sont courants et même si la personne atteinte d'ESPT ne pense pas à l'événement, son sommeil est souvent perturbé. Un symptôme courant chez les vétérans est la myoclonie nocturne, un spasme brusque du corps entier pendant le sommeil ou au moment du réveil. Il dure une fraction de seconde environ, mais peut se répéter plusieurs fois en une nuit. Souvent, les personnes atteintes d'ESPT arriveront à dormir malgré le spasme, mais pas forcément leur partenaire. Les enfants atteints d'ESPT font souvent de nombreux cauchemars, dont le contenu n'a pas nécessairement de lien évident avec le traumatisme originel.
Les psychiatres ont désigné 4 principaux symptômes caractérisant l'ESPT : l'intrusion, l'évitement, les symptômes négatifs, et l'hyperstimulation. intrusion est l'incapacité d'empêcher le souvenir des événements à revenir en mémoire. L'évitement est la tentative d'éviter les stimuli et les facteurs déclencheurs qui pourraient réveiller ces souvenirs. Les symptômes négatifs sont des sentiments négatifs persistants envers soi-même ou d’autres personnes, notamment de la colère, de la culpabilité et de la honte ou une diminution de la capacité à ressentir des émotions positives. Hyperstimulation est une forme de nervosité. Il peut s'agir d'insomnie (trouble du sommeil), d'une tendance à sursauter facilement, une impression constante de danger ou de désastre imminent, d'une difficulté de concentration, d'une irritabilité extrême ou même d'un comportement violent.
La dépression accompagne souvent l'ESPT et dans les cas graves, la menace de suicide est réelle. Les personnes souffrant de ce syndrome, comme c'est le cas pour toute maladie psychiatrique, ont plus tendance à abuser de l'alcool ou des drogues illicites. Les psychiatres voient en cela une tentative d'automédication, mais naturellement les drogues prises ne feront rien pour améliorer l'état de ces personnes. En fait, chez les personnes ayant subi un ESPT, la probabilité de dépression, d'anxiété ou d'abus d'alcool ou de drogues est plus élevée que chez les autres.
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