On estime que quelque 75 % de la population consomment de l'alcool. Pour environ 6 million de personnes au Canada, cette consommation entraînera de graves problèmes pour leur santé, elle aura des répercussions dans leur travail, leur situation financière, leurs rapports avec les membres de leur famille et leurs amis. Quand une personne consomme de l'alcool malgré le mal qu'elle cause à sa santé et à son bien-être, on considère qu'il s'agit d'un trouble d'usage de l'alcool ou d'alcoolisme.
En règle générale, le risque d'alcoolisme est légèrement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (13 % des hommes comparativement à 9 % des femmes). Les hommes comptent pour plus des trois quarts des décès imputables aux excès de consommation d’alcool.
En outre, la façon dont le corps d'une personne traite l'alcool peut avoir des répercussions sur le risque de dépendance à l'alcool. La recherche a montré que les personnes qui ont besoin de relativement plus d'alcool pour obtenir un effet sont plus susceptibles de souffrir d'une dépendance à l'alcool.
Toutes les drogues influent sur un « mécanisme de récompense » dans le cerveau. Si, chaque fois qu'une personne consomme une drogue, elle se sent bien, cela l'incite généralement à vouloir en consommer de nouveau. Cette caractéristique commune pourrait expliquer pourquoi les gens font une consommation excessive des drogues – y compris l'alcool. Comme c'est le cas pour la plupart des drogues, cependant, si vous en consommez régulièrement, votre corps aura besoin de prendre des quantités de plus en plus grandes de la substance pour obtenir le même effet. Ce phénomène s'appelle la tolérance et il peut constituer le facteur contributif final à la dépendance à une drogue ou à l'alcool.
Lorsque l'alcool est consommé à des doses plus élevées, il devient vite évident que c'est une substance toxique. Les principaux symptômes de cette intoxication sont des vomissements, la stupeur, les changements du comportement et une altération importante du système nerveux central, puis une déshydratation et un mal de tête. À doses élevées, l'alcool peut tuer parce qu'il supprime la fonction respiratoire ou la fonction cardiaque.
Même à des doses non létales, l'alcool peut aussi causer la mort. C'est ce qui se produit avec la pneumonie de déglutition quand les personnes profondément endormies après une nuit de beuverie s'étouffent lorsque leurs vomissements sont inhalés dans les poumons. Dans des conditions normales, le réflexe pharyngé prévient l'aspiration des vomissements, mais lorsque le système nerveux est déprimé, ce réflexe ne fonctionne pas normalement.
Par ailleurs, une personne qui consomme de l'alcool alors qu'elle est à jeun risque de faire une crise d'hypoglycémie, c'est-à-dire que l'alcool provoque une brusque chute du taux de sucre dans le sang. Des symptômes neurologiques tels que la stupeur ou un comportement anormal apparaissent et, dans des cas graves, un coma ou des convulsions. Une personne à jeun depuis relativement longtemps risque donc de se retrouver à l'hôpital en raison de cette hypoglycémie même si son taux d'alcool éthylique dans le sang est inférieur à la limite permise pour conduire un véhicule. Cette situation est particulièrement dangereuse pour une personne atteinte de diabète et prenant de l'insuline pour abaisser son taux de sucre sanguin.
La consommation excessive d'alcool pendant de longues années peut entraîner les problèmes de santé chroniques ci-après :
Ce ne sont là que quelques troubles étroitement liés à l'alcoolisme. En fait, une consommation excessive d'alcool augmente le risque de survenue de presque toutes les maladies, notamment un certain nombre de cancers.
On a observé que la consommation d'alcool pendant la grossesse avait des effets néfastes sur l'enfant à naître. La recherche a montré que même de petites quantités d'alcool consommées pendant la grossesse peuvent entraîner des changements neurologiques pour le fœtus en développement. Une consommation modérée d'alcool pendant la grossesse peut mener à la naissance d'un enfant atteint du trouble du spectre d'alcoolisme fœtal – un désordre chronique caractérisé par des problèmes physiques et comportementaux et des troubles d'apprentissage permanents.
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