Tabagisme

Les médicaments de la désaccoutumance au tabac

Les médicaments ne garantissent pas une solution miracle, mais ils pourraient s'avérer utiles!

L'accoutumance au tabac est un problème complexe qui a des ramifications physiques, psychologiques, sociales, et même spirituelles. Un comprimé, un timbre transdermique ou un morceau de gomme ne va pas miraculeusement changer des habitudes solidement ancrées dans chaque aspect de votre vie, mais un médicament peut vous aider en atténuant les envies impérieuses de fumer et les symptômes de sevrage qui surviennent au cours des semaines et même des mois qui suivent l'arrêt du tabagisme.

Parmi les médicaments offerts au Canada pour vous aider à cesser de fumer, on retrouve :

  • la thérapie de remplacement de la nicotine (sous forme de gomme à mâcher, de timbres transdermiques, de pastilles, d'inhalateurs, de brumisateur buccal);
  • le bupropion (Zyban®);
  • la varénicline (ChampixMD).

Pour bien faire, une thérapie médicamenteuse devrait :

  • procurer un taux de nicotine stable au cerveau afin d'éviter les fluctuations qui génèrent des cycles marqués par l'alternance des phases d'intoxication et de sevrage correspondant à des états d'euphorie et de manque;
  • permettre de diminuer graduellement l'apport en nicotine afin que vous puissiez vous adapter doucement à l'arrêt de votre consommation, mettre au point des habiletés d'adaptation pour surmonter les envies impérieuses de fumer et faire l'acquisition de techniques efficaces pour prévenir les rechutes;
  • aider à éviter ou atténuer l'« effondrement » émotionnel induit par le sevrage;
  • soulager les symptômes physiques aigus de sevrage comme l'irritabilité et l'anxiété.

La gomme à mâcher et les pastilles

Un grand nombre des effets secondaires associés à la nicotine proviennent de la fumée du tabac. Un autre problème, quand on fume une drogue, c'est la rapidité avec laquelle la nicotine commence à agir sur le cerveau et la brève durée de ses effets. Il s'ensuit pendant toute la journée un cycle continu allant du sevrage à l'intoxication puis au bien-être et au sevrage, alors que les fumeurs tirent sur leur cigarette.

La nicotine en gomme est une forme de thérapie de remplacement nicotinique dont le mode d'administration vous permet de décider de la dose qui vous est nécessaire. Si vous ressentez une envie impérieuse de fumer, il vous suffit de mordre dans la gomme 1 fois ou 2, puis de la « garer » contre votre gencive, du côté de la joue. Si vous commencez à éprouver une sensation d'étourdissement ou si une crise de hoquet se déclare, ralentissez. Vous pouvez aussi laisser la nicotine en pastille se dissoudre lentement dans votre bouche quand une envie impérieuse de fumer se manifeste, elle libérera des quantités contrôlées de nicotine sur une période de 20 minutes à 30 minutes.

L'ingestion du morceau de gomme, ou même de la salive contenant la nicotine, ne produira pas une distribution efficace de la nicotine au cerveau parce que l'absorption de la nicotine est dépendante du pH (l'acidité) du milieu où elle se trouve. Un milieu acide comme l'estomac bloque l'absorption de la nicotine dans le corps. Toutefois, la bouche qui est moins acide (ayant un pH plus élevé) présente un milieu propice à l'absorption de la nicotine.

La nicotine en gomme et en pastilles est offerte en préparations dosées différemment. Les fumeurs ayant une plus forte dépendance au tabac ont tendance à préférer des doses plus puissantes, mais ils peuvent commencer à employer une plus faible dose du médicament quelques semaines après l'arrêt du tabac pour apprendre à s'en passer progressivement. Votre médecin ou un pharmacien peut vous aider à déterminer la dose qui vous convient le mieux.

La thérapie de remplacement de la nicotine commence dès que vous cessez de fumer (c.-à-d. le jour fixé pour l'arrêt du tabagisme). Une thérapie de remplacement de la nicotine vise à stabiliser la chimie du cerveau, à supprimer les envies impérieuses de fumer, à apporter un soulagement des cycles où s'enchaînent envies impérieuses de fumer, recherche de la drogue, récompense et soulagement pour permettre à la personne récemment libérée de l'emprise du tabac d'effectuer des changements comportementaux durables. Elle peut ensuite diminuer la quantité de gomme ou de pastilles qu'elle utilise et faire graduellement face au sevrage.

Veillez à éviter l'ingestion de boissons acides (par ex. le café, les jus de fruits) 15 minutes avant l'emploi de la nicotine en gomme à mâcher ou en pastilles, et durant sa libération dans votre bouche. Les effets secondaires entraînés par la gomme et les pastilles comportent la nausée et l'indigestion. Le goût de la gomme à mâcher ne plaît pas à tout le monde.

En général, la majorité des personnes peuvent employer la nicotine en gomme ou en pastilles, mais consultez votre fournisseur de soins de santé si vous avez des troubles cardiaques ou d'autres troubles médicaux.

Le timbre transdermique 

Une thérapie de remplacement de la nicotine peut aussi se présenter sous la forme d'un timbre transdermique. De plus en plus de médicaments sont introduits dans l'organisme par la peau. Ils s'appliquent quelque part sur le tronc supérieur ou vers le haut d'un bras, entre l'épaule et le coude, sur une zone de peau sans dommage, propre, sèche, sans poils ni irritation. Les timbres transdermiques sont offerts sous plusieurs noms de marque, et chaque présentation est dosée différemment. Certains timbres transdermiques ne sont pas portés durant la nuit (lorsqu'il s'agit d'un traitement sur 16 heures) tandis que d'autres le sont quotidiennement sur 24 heures. La durée usuelle du traitement par le timbre transdermique est de 3 mois.

Certaines personnes ont observé une irritation ou une éruption cutanée dans la zone d'application. Le timbre transdermique peut également causer des rêves étranges quand il est porté durant la nuit.

La plupart des fumeurs peuvent généralement utiliser la nicotine en timbre transdermique, mais consultez votre fournisseur de soins de santé si vous souffrez de troubles médicaux comme des problèmes cardiaques.

La nicotine en inhalateur

La nicotine en inhalateurs offre d'autres méthodes de libération du traitement. Elles ont prouvé qu'elles pouvaient efficacement aider les fumeurs au cours des phases initiales de la désaccoutumance au tabac. Les inhalateurs de nicotine vous permettent aussi de satisfaire le besoin physique de porter la main à votre bouche pour aussi longtemps que vous ressentez la nécessité de conserver ce geste d'ancien fumeur.

Au fur et à mesure que vous respirez par l'intermédiaire de l'inhalateur, la nicotine libérée par le dispositif passe dans votre corps à travers les muqueuses de votre bouche et de votre gorge. Parmi les effets secondaires les plus courants, on observe une irritation de la gorge ou de la bouche, des maux de tête ou un dérangement de l'estomac. La majorité des fumeurs peuvent en général utiliser la nicotine en inhalateur, mais consultez votre fournisseur de soins de santé en cas de troubles médicaux comme des problèmes cardiaques.

La nicotine en brumisateur buccal

La nicotine en brumisateurs buccaux fournit d'autres modalités de libération du traitement. Ces produits sont utiles pour prévenir et atténuer les envies impérieuses de fumer et les symptômes de sevrage associés à l'arrêt de la consommation du tabac. La nicotine en brumisateurs buccaux est utile au stade de préparation au renoncement au tabac, car c'est un système qui aide à freiner la consommation tabagique, et elle constitue une solution de remplacement plus saine pour les fumeurs et les personnes qui les entourent.

Lorsque vous administrez 1 pulvérisation ou 2, la nicotine libérée traverse les muqueuses de la bouche et de la gorge et passe dans votre corps. Parmi les effets secondaires les plus courants, on observe une irritation de la gorge ou de la bouche, des maux de tête ou un dérangement de l'estomac. La plupart des fumeurs peuvent généralement utiliser la nicotine en brumisateur buccal, mais consultez votre fournisseur de soins de santé si vous souffrez de troubles médicaux comme des problèmes cardiaques.

Le bupropion

Ce médicament prescrit par un médecin est offert sous forme de comprimé originellement mis au point comme antidépresseur. Il exerce son action par l'intermédiaire des neurotransmetteurs (des messagers chimiques) dont la dopamine et la norépinéphrine, deux des neurotransmetteurs impliqués dans le processus d'accoutumance à la nicotine. En maintenant un taux adéquat de dopamine dans la partie du cerveau associée à l'activation du « système de récompense », et en bloquant quelques-uns des symptômes de sevrage, le médicament s'avère utile durant l'abstinence tabagique en atténuant l'envie impérieuse de fumer, l'irritabilité, et l'anxiété qui marquent souvent les premiers jours du sevrage. La prise de ce médicament diminue la possibilité d'une augmentation de l'appétit et du gain de poids consécutif qui s'observent fréquemment au cours des premiers stades du sevrage tabagique.

Habituellement le médecin vous donnera des instructions sur la marche à suivre concernant les préparations de sevrage et l'établissement de la date d'arrêt du tabagisme au cours de la deuxième semaine de la prise de bupropion. Cette disposition permet au médicament de commencer à agir avant l'arrêt du tabagisme (et le sevrage de la nicotine).

Les effets secondaires consistant de nausée, d'irritabilité et de maux de tête disparaissent habituellement. Les personnes qui emploient d'autres antidépresseurs doivent avoir un entretien avec leur médecin pour savoir si ce médicament est sans danger pour elles. Vous ne devriez pas employer le bupropion si vous avez des antécédents de trouble convulsif ou de trouble alimentaire.

La varénicline

Ce médicament sur ordonnance est offert sous forme de comprimé et exerce une action qui diminue la sensation de plaisir que procure le tabagisme en bloquant l'effet de la nicotine dans le cerveau. Il devrait s'utiliser en association avec une aide psychologique. Il procure aussi un soulagement des envies impérieuses de fumer et des symptômes de sevrage. La varénicline ne devrait pas s'employer en association avec une thérapie de remplacement de la nicotine en raison du risque accru d'effets secondaires.

Les effets secondaires courants comportent de la nausée, des vomissements, des maux de tête, de la difficulté à dormir, des rêves anormaux, de la constipation et des gaz. En cas de dépression ou d'autres problèmes de santé mentale, vous devriez avoir un entretien avec votre médecin pour savoir si ce médicament pourrait vous convenir. Certaines personnes suivant un traitement par la varénicline ont observé des changements d'humeur et du comportement (par ex. de l'agitation, de l'hostilité, un état dépressif). Si vous devenez d'humeur changeante ou si vous observez un changement dans votre comportement pendant que vous employez la varénicline, communiquez avec votre médecin immédiatement. Pris lorsque l'estomac est plein, ce médicament peut diminuer la possibilité d'un effet secondaire comme la nausée.

Contrairement à une thérapie de remplacement de la nicotine, la prise de la varénicline s'amorce pendant que vous fumez encore, c.-à-d. 8 semaines à 14 semaines avant la date fixée pour l'arrêt du tabagisme.

Si vous avez l'intention de renoncer au tabac, parlez à votre médecin pour savoir si ce médicament pourrait vous être utile. Vos préférences et vos antécédents médicaux guideront votre choix en matière de médicament.

Rédigé et mis à jour par l'équipe clinique de MediResource [traduction]


Vous cherchez quelque chose dans notre site Web ? Vous l'avez trouvé ?

Le contenu de ce site n'est offert qu'à des fins strictement informatives et dans l'intention de donner matière à une discussion avec votre médecin ou un autre professionnel de la santé qualifié. Ne négligez jamais un conseil que vous aura prodigué votre médecin ou un autre professionnel de la santé qualifié. Sollicitez toujours l'avis d'un médecin ou d'un autre professionnel de la santé agréé à propos de toute question que vous avez sur un problème de santé et un traitement. Les renseignements fournis par ce site ne remplacent pas une consultation médicale.

© 1996 - 2024 MediResource à portée de la main de millions de Canadiennes et de Canadiens