Ménopause

La ménopause

La question de l'œstrogène

La question de l'œstrogène

La prise d'œstrogène vous convient-elle ? Le traitement est-il sans danger ? Beaucoup d'informations circulent au sujet de l'œstrogénothérapie substitutive (ETS), que vous avez probablement entendues. Ce traitement peut s'utiliser pour soulager des symptômes de la ménopause et, dans certains cas, pour protéger contre l'ostéoporose et le cancer colorectal. L'ETS est un sujet qui a soulevé bien des controverses, surtout avec les résultats du étude américaine majeure, l'étude « Women's Health Initiative » (WHI). Pour vous donner une idée plus claire de la question, voici des points clés à considérer dans votre prise de décision.

Commencez par consulter votre médecin. Vous souhaiterez peut-être prendre l'œstrogénothérapie substitutive, mais elle est déconseillée chez les femmes ayant déjà certains problèmes de santé, tels que les suivants :

  • cancer de l'utérus ou cancer du sein
  • formation de caillots sanguins
  • accident vasculaire cérébral
  • saignement vaginal de cause inconnue
  • maladie du foie

Certaines femmes veulent savoir pourquoi elles devraient prendre des hormones pour une phase tout à fait naturelle de la vie. Après tout, il ne s'agit pas d'une maladie, n'est-ce pas ? En effet, la ménopause est un état normal et, en soi, elle ne pose aucun problème de santé grave. Cependant, la prise d'hormones de remplacement peut s'avérer utile chez certaines femmes à deux égards :

  • Le traitement soulage des effets les plus incommodants, y compris des saignements irréguliers, des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des troubles du sommeil, des troubles de l'humeur et de la sécheresse vaginale
  • Il assure une protection contre l'ostéoporose : l'étude WHI a révélé que la prise d'une association œstroprogestative diminuait le risque global de fracture de 24 % (le risque passait de 11,1 % chez les femmes qui ne prenaient pas de médicament actif à 8,6 % chez les femmes prenant des œstrogènes et des progestatifs) et le risque de fracture de la hanche de 33 %. L'œstrogène et le progestatif ont également augmenté la densité osseuse de la hanche de 3,7 % (contre 0,14 % chez les femmes qui ne prenaient pas de médicament actif). Cependant, en raison de ses risques, l'ETS n'est pas recommandée pour prévenir l'ostéoporose. Elle n'est pas recommandée de façon systématique pour traiter l'ostéoporose, sauf dans les cas où les avantages l'emportent sur les risques.
  • Il réduit le risque de cancer colorectal : l'étude WHI a révélé que la prise d'une combinaison d'œstrogènes et de progestatifs réduisait le risque de cancer colorectal de 44 %. Cela se traduit par six cancers colorectaux de moins pour 10 000 femmes sur un an.
  • Il réduit le risque de diabète : dans l'étude WHI, les femmes prenant une combinaison d'œstrogène et de progestatifs présentaient un risque de diabète inférieur de 21 %. Cela se traduit par 15 cas de diabète en moins pour 10 000 femmes sur un an. Toutefois, l'ETS n'est pas recommandée dans le seul but de prévenir le diabète en raison des risques elle comporte.

L'HS présente également d'importants inconvénients. Parmi les effets secondaires figurent les suivants :

  • sensibilité des seins
  • nausées
  • ballonnements
  • saignements vaginaux
  • crampes utérines
  • prise de poids
  • maux de tête
  • changements d'humeur
  • irritabilité

L'oestrogénothérapie substitutive peut augmenter le risque de cancer de l'endomètre (paroi de l'utérus) chez les femmes qui n'ont pas subi d'ablation de l'utérus. C'est pourquoi l'on prescrit également à ces dernières un progestatif (tel que l'acétate de médroxyprogestérone) qui les protègent contre le cancer de l'endomètre. La prise d'un progestatif en même temps qu'une œstrogénothérapie de substitution réduit le risque de cancer de l'endomètre à un niveau similaire (identique ou inférieur) par rapport aux femmes qui ne prennent pas d'œstrogénothérapie substitutive.

L'étude « Women's Health Initiative » (WHI) a démontré que le recours à une certaine association œstroprogestative en comprimés (une combinaison de 0,625 mg d'œstrogène conjugué équin et de 2,5 mg d'acétate de médroxyprogestérone) augmente considérablement les risques de cancer du sein, de maladies cardiaques et d'accident vasculaire cérébral. Il importe de noter que toutes les formes d'HS n'ont pas été associées à l'augmentation de ces risques et que ces derniers sont survenus lors d'utilisation à long terme, par opposition à l'utilisation à court terme. Il est également important de noter que le groupe de femmes étudié dans le cadre de l'essai avait un âge moyen de 63 ans (avec une fourchette de 50 à 79 ans), et qu'aucune d'entre elles ne présentait de symptômes sévères de la ménopause (beaucoup n'avaient aucun symptôme). Par conséquent, on ne sait pas dans quelle mesure les résultats s'appliqueront aux femmes ménopausées qui présentent des caractéristiques différentes de celles du groupe étudié.

Plus spécifiquement, les résultats initiaux de l'étude ont constaté que les hormones ont accru, chez les femmes en bonne santé, les risques :

  • de maladies cardiaques de 29 %
  • d'accident vasculaire cérébral de 41 %
  • de cancer du sein de 26 %

Bien que ces pourcentages d'augmentation des risques paraissent élevés, le nombre réel de cas de cancers, de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux et de caillots de sang apparus chez les femmes dans le cadre de l'étude était peu élevé. Les auteurs de cette étude soutiennent qu'étant donné les risques accrus qu'ils ont mis en évidence, un groupe de 10 000 femmes ayant pris l'association hormonale pendant un an serait l'objet de :

  • 7 maladies cardiaques supplémentaires
  • 8 cancers du sein en plus
  • 8 accidents vasculaires cérébraux supplémentaires
  • 8 caillots sanguins dans les poumons en plus

La Women's Health Initiative (WHI) a également étudié des femmes prenant des œstrogènes seuls (femmes ayant subi une hystérectomie). Pour 10 000 femmes prenant des œstrogènes seuls, les risques et les avantages pour ces femmes étaient (par an) :

  • un risque accru d'accident vasculaire cérébral : 12 cas d'accident vasculaire cérébral de plus
  • possiblement, un risque accru de caillots sanguins : 6 femmes de plus ayant des caillots sanguins
  • un risque réduit de fracture de la hanche : 6 femmes de moins avec une fracture de la hanche
  • possiblement, un risque réduit de cancer du sein : 7 cancers du sein de moins

À la suite de cette étude, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) déconseille de commencer ou de poursuivre une hormonothérapie substitutive dans le seul but de prévenir les maladies cardiaques, puisque l'association œstrogène et progestatif peut en fait augmenter le risque, et que l'œstrogène seul n'a pas d'effet significatif sur le risque. On peut l'utiliser pour soulager des symptômes de la ménopause (tels que les bouffées de chaleur) ou pour protéger contre l'ostéoporose ou le cancer colorectal. Cependant, la thérapie est déconseillée aux femmes qui n'ont pas de symptômes de la ménopause. À l'heure actuelle, on pense que le risque de développer un cancer du sein augmente après cinq années de recours à l'HS. Du fait que certains symptômes de la ménopause s'apaisent après deux ou trois ans, on conseille aux femmes de réévaluer leur besoin en HS chaque année. La SOGC recommande l'emploi d'une dose minimale efficace d'HS pour une durée aussi courte que possible.

Comme chaque femme a des antécédents de santé différents, il est important de discuter ouvertement de vos besoins et de vos préoccupations avec votre médecin. Ensemble, vous pourrez déterminer les « pour » et les « contre » de l'hormonothérapie substitutive. Si vous choisissez de ne pas y avoir recours, il existe d'autres options de traitement pour les symptômes de la ménopause et l'ostéoporose. Si vous décidez de suivre hormonothérapie substitutive, le médecin vous prescrira un plan de traitement adapté à vos besoins. Les hormones utilisées dans ce traitement sont présentées à différentes concentrations et se prennent sous différentes formes : comprimés, timbres, gels, crèmes vaginales et injections.

Il se peut qu'on vous suggère de commencer un traitement hormonal durant votre périménopause. Certains médecins recommandent à leurs patientes des contraceptifs oraux à faible dose pour régulariser le cycle menstruel qui devient irrégulier pendant cette période. C'est une solution pratique, mais qui n'est pas sans inconvénient : vous ne saurez pas si vos règles ont cessé complètement ou non.


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