Environ 1 femme sur 200 fait des crises d'épilepsie. Étant donné que près de 50 % de cette population féminine traversent la période d'activité génitale, plus de 1000 femmes atteintes de ces crises sont susceptibles de planifier une grossesse à un moment donné dans une ville comptant 1 million d'habitants.
En général, la fréquence et la gravité des convuslsions ne changent pas grand chose durant la grossesse.
Tout d'abord, le bébé en développement court un certain risque subséquent à un traumatisme direct subi par l'abdomen de la mère au cours d'une convulsion violente. Il y a également le risque qu'une convulsion majeure le prive temporairement d'oxygène. Un accès mineur, non accompagné de chute ni d'un élément convulsif ne posera fort probablement pas un danger pour le bébé en développement.
Les médicaments antiépileptiques (MAÉ) sont un autre motif de préoccupation, car ils sont susceptibles de provoquer un éventail de malformations congénitales qui peuvent être mineures (par ex. une fente palatine, un léger raccourcissement des doigts) à importantes (par ex. des anomalies cardiaques majeures, des anomalies du tube neural comme le spina bifida). Environ 2 % des nouveau-nés dont la mère est en bonne santé, non sujette à des crises épileptiques et qui n'est pas sous traitement médicamenteux sont touchés par ces anomalies, entre autres. Ce risque approche 4 % pour les femmes qui font des crises épileptiques et qui ne prennent pas de médicaments et il voisine 5 % ou 6 % pour les femmes qui prennent des MAÉ. Le risque est donc faible mais tangible.
Il est possible d'envisager l'arrêt graduel du médicament sous supervision médicale si l'épilepsie est très légère (par ex. si la mère n'a pas eu de convulsions depuis 2 ans). Si la prise du médicament est suspendue, son retrait devrait avoir lieu avant que la femme n'ait des rapports fécondants, car les organes principaux de l'embryon sont déjà en voie de formation quelques semaines après la conception, même avant que la grossesse soit confirmée. Consultez votre médecin avant de faire des plans de grossesse !
L'utilisation quotidienne d'un supplément en acide folique peut réduire le risque d'anomalies du tube neural. La prise d'acide folique est maintenant recommandée à toutes les femmes tout au long de la période d'activité génitale, qu'elles soient ou non enceintes et qu'elles prévoient ou non devenir mères.
Il existe certaines différences, mais elles ne sont pas importantes. On ignore encore si les MAÉ récemment commercialisés sont plus sûrs. La préférence est de prendre le MAÉ qui répond le mieux à votre type de crises épileptiques.
Un test du sang maternel effectué vers la 16e semaine de grossesse peut aider à déterminer si le ftus en développement est en bonne santé et sans anomalie importante. Il s'agit du dépistage de 3 marqueurs spécifiques dans le sang maternel, et l'on nomme cette analyse dépistage par dosage des 3 marqueurs sériques. Ce test n'est pas parfait : alors qu'un dépistage négatif ne garantit pas un bébé normal, il est exact dans une proportion de 99 %. On peut faire suivre un résultat de dépisage positif pour la déformité ftale par une amniocentèse (une analyse du liquide amniotique) et par une échographie du ftus pour détecter la présence d'anomalies.
Contrairement à ce qui était la norme autrefois, la réponse est maintenant oui. On sait désormais que de relativement petites quantités des médicaments ci-après se retrouvent dans le lait maternel : la phénytoïne, la carbamazépine et l'acide valproïque. Par ailleurs, l'emploi de ces 3 médicaments a été approuvé par l'American Academy of Pediatrics pour les femmes qui allaitent leur bébé.
Il est préférable de continuer à suivre un traitement par les MAÉ avant et pendant une grossesse, excepté lorsque les crises épileptiques sont très légères. Bien qu'il soit possible que la prise du médicament soit nocive pour le bébé, il faut peser ce risque contre un dommage causé par une convulsion non contrôlée (ou pire encore) une série de convulsions provoquées par l'absence de médicament. Il s'agit d'établir quel risque est le moindre. L'observance du traitement par les MAÉ est habituellement considérée la mesure la plus sûre.
Pour conclure, bien qu'il existe certains risques pour la mère épileptique et son bébé en développement, ces risques sont relativement faibles et surmontables. En réalité, grâce à des soins adéquats, plus de 90 % des femmes atteintes de crises épileptiques mettent au monde un nourrisson en santé. La décision d'avoir des rapports fécondants reste certainement une question personnelle qui doit être discutée en détail avec son partenaire et son médecin.
Dr Peter M. Rees, Ph. D.
en association avec l'équipe clinique de MediResource
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