Fertilité

Discutez avec votre médecin

Surmontez l'obstacle émotionnel

Peut-être, correspondez-vous, votre partenaire et vous-même, aux critères définissant les couples qui doivent consulter un médecin au sujet de leurs difficultés de fertilité. Il est pourtant difficile de prendre ce premier rendez-vous. Vous le remettez toujours à plus tard.

Si c'est votre cas, dites-vous que votre hésitation est compréhensible. Il arrive fréquemment que les gens trouvent des raisons d'éviter de consulter un médecin. Dans plusieurs cas, la personne craint le résultat ou le diagnostic. Vous vous faites de l'inquiétude au sujet du coût possible. Vous pensez que les interventions sont trop exigeantes, trop compliquées sur le plan technique.

Vous devriez savoir que plusieurs personnes se trouvent dans une situation semblable. Il est normal de se sentir accablé, incertain ou stressé. Envisagez ces quelques faits :

  • la majorité des cas d'infertilité - 85 % à 90 % - sont traités à l'aide de traitements conventionnels comme des médicaments ou des opérations des organes reproducteurs ;
  • en fait, moins de 5 % des couples infertiles en traitement utilisent la fécondation in vitro (FIV), un traitement que certains peuvent considérer comme d'« avant-garde » ;
  • votre médecin pourrait vous indiquer si les tests et/ou les interventions de fertilité dont vous avez besoin sont couverts par les régimes d'assurance-médicaments publics ou privés. Voir la section « Coûts des traitements » pour en savoir davantage. Vous devez être conscient qu'il peut vous être nécessaire de communiquer avec votre propre compagnie d'assurance privée pour obtenir plus de renseignements sur les détails de votre propre régime d'assurance privé.

Si vous désirez concevoir, il importe que vous surmontiez les obstacles émotionnels et que vous agissiez. Plus vous consultez un professionnel de la santé rapidement, plus il est possible de diagnostiquer et traiter un problème rapidement.

Quel type de professionnel de la santé consulterez-vous ?

Des couples consultent d'abord leur médecin de famille. Certains rencontrent un obstétricien/gynécologue (OB/GYN). Et d'autres consultent directement un spécialiste de la fertilité, également appelé endocrinologue de la reproduction (RE). Les spécialistes de la fertilité sont des OB/GYN qui possèdent une formation supplémentaire dans les traitements de procréation médicalement assistée (PMA).

Préparez-vous à votre consultation

Vous atténuerez votre anxiété en vous préparant à votre visite. Pour plus de renseignements, voyez la section « Suggestions de questions pour votre médecin » et le planificateur pour la fertilité pour vous aider à vous guider.

Avant de prendre rendez-vous

Avant de consulter votre médecin, renseignez-vous au sujet de votre couverture par les régimes d'assurance. Assurez-vous d'être bien informé et de savoir ce que vos régimes d'assurance provincial et privé couvrent. Votre police d'assurance vous donnera un aperçu de la couverture disponible.

S'il s'agit de votre première mesure en vue de faire face à vos préoccupations au sujet de la fertilité, prenez quelques minutes pour remplir le questionnaire du Guide de discussion avec le médecin, puis imprimez-le pour l'apporter chez votre médecin. Vous désirerez peut-être également revoir les « Suggestions de questions pour votre médecin » pour vous assurer d'être bien préparé.

Profitez le plus possible de votre rendez-vous

Vous obtiendrez de meilleurs résultats si vous savez à l'avance quoi demander à votre médecin. Il est très utile d'écrire à l'avance vos antécédents médicaux et les questions auxquelles vous désirez obtenir des réponses. Il nous est tous arrivé de nous rappeler d'une question que nous voulions poser, mais de nous en souvenir après avoir franchi la porte du cabinet du médecin !

Plusieurs personnes sont gênées de poser des questions, mais elles ne devraient pas l'être. Vos médecins veulent s'assurer que vous comprenez leur diagnostic ainsi que vos options de traitement ! Et si vous ne comprenez pas leurs réponses, n'hésitez pas de leur demander de les répéter.

Voici quelques suggestions de questions à télécharger et à conserver.

Prenez également une minute pour remplir l'Outil relatif au profil de fertilité. Il s'agit d'un outil interactif qui vous permettra de mieux comprendre votre propre fertilité avant que vous ne consultiez votre professionnel de la santé.

Suggestions de questions à poser à votre OB/GYN ou à votre médecin de famille

Lorsque vous consultez votre OB/GYN ou votre médecin de famille pour la première fois, vous devrez lui présenter certains renseignements de base, notamment :

  • votre âge,
  • la période de temps pendant laquelle vous avez tenté de concevoir,
  • vos antécédents médicaux, notamment :
    • une endométriose,
    • une polykystose ovarienne,
    • des maladies transmises sexuellement,
    • le tabagisme,
    • une ménopause prématurée,
    • un traitement contre le cancer,
    • une intervention chirurgicale sur des organes reproducteurs,
    • une varicocèle (pour l'homme).

D'après les renseignements que vous lui fournirez, votre médecin devrait pouvoir estimer si vous courez un risque particulier d'avoir un problème de fertilité. Vous pouvez alors commencer à discuter de la possibilité de tests et de certaines options de traitement. Pour vous préparer à cette conversation, voici quelques questions :

  • Quels tests précis me recommandez-vous pour diagnostiquer mon infertilité ?
  • Mon partenaire doit-il être traité ?
  • Quels sont les tests pour l'infertilité masculine ?
  • Ces tests sont-ils gratuits ?
  • Combien faudra-t-il de temps pour arriver au diagnostic de notre problème ?
  • Selon les résultats obtenus à ces tests, quelles seront mes options de traitement ?
  • Ma compagnie d'assurance paiera-t-elle pour les tests et/ou les traitements ?
  • Si je consulte un spécialiste de la fertilité ou un endocrinologue de la reproduction (ER), certains tests devront-ils être répétés ?
  • Me référerez-vous à un spécialiste de la fertilité ?

Suggestions de questions à poser à votre endocrinologue de la reproduction (ER) ou à la clinique de fertilité

Vous pouvez vous sentir dépassé par votre premier rendez-vous chez un endocrinologue de la reproduction ou à une clinique de fertilité. En plus de faire face aux difficultés émotionnelles susceptibles d'apparaître avec l'infertilité, vous confrontez maintenant confronté le monde nouveau et parfois inquiétant des options de traitement. Si vous apportez cette liste de questions lors de votre premier rendez-vous, vous pourrez mieux suivre le fil de vos pensées et augmenter votre niveau de confort.

  • Quels tests précis recommandez-vous pour diagnostiquer mon infertilité ? Combien coûtent-ils ?
  • Combien vous faudra-t-il de temps pour diagnostiquer notre problème ?
  • Selon les résultats obtenus à ces tests, quelles seront mes options de traitement ?
  • En termes de naissances vivantes, quel est le taux de succès pour ces traitements sur le plan national ?
  • Ma compagnie d'assurance paiera-t-elle pour les tests et/ou les traitements. Votre clinique m'aidera-t-elle à déterminer la couverture que j'obtiendrai de ma compagnie d'assurance ?
  • Quel sera notre mode de communication au cours de tout ce processus ?
  • Votre clinique dispense-t-elle du counseling émotionnel ou vous est-il possible de me référer à un thérapeute qui traite de problèmes de fertilité ?

Comment comprendre les statistiques des taux de succès de la clinique de fertilité

On peut utiliser plusieurs mesures potentielles pour évaluer les taux de succès d'une clinique pour ses traitements de procréation médicalement assistée (PMA) et il est possible de se sentir dépassé par l'éventail des mesures. Par exemple, le taux de succès de la fécondation in vitro (FIV) est typiquement présenté de l'une des façons suivantes.

  • On peut l'exprimer comme un pourcentage de tous les cycles de traitements commencés pendant une période de temps donnée qui se terminent par l'induction d'une grossesse. On appelle souvent cette donnée le taux de grossesses par cycles commencés.
  • On peut l'exprimer comme le pourcentage de transferts d'embryons qui se terminent par une grossesse. On appelle souvent cette donnée le taux de grossesses par transferts d'embryons. Le taux de grossesses par cycles commencés sera toujours plus faible que le taux de grossesses par transferts d'embryons parce que le nombre de cycles annulés avant le transfert d'embryons n'est pas compté lorsqu'on calcule le taux de grossesses par transfert d'embryons.
  • Le taux de naissances vivantes diffère du taux de grossesses, car environ 15 % des grossesses obtenues par PMA se termineront par des avortements spontanés. Le taux de naissances vivantes est donc le nombre de naissances vivantes par cycles commencés.

Cela peut être déroutant, voici donc un exemple pour vous aider à mieux comprendre. Dans cet exemple, 100 cycles ont été commencés, 90 cycles ont atteint le stade de transfert d'embryons, 40 donnent lieu à des grossesses et 6 d'entre elles se terminent en un avortement spontané.

  • Le taux de grossesses par cycles commencés est alors de 40 % (40 grossesses pour 100 cycles).
  • Le taux de grossesses par transferts d'embryons est de 44 % (40 grossesses pour 100 transferts d'embryons).
  • Le taux de naissances vivantes par cycles commencés est de 34 % (100 cycles, avec 40 grossesses, 6 avortements spontanés et 34 naissances vivantes).

D'après la Société canadienne de fertilité et d'andrologie, les données canadiennes pour 2005 et 2006 sont les suivantes :

  • Dans l'ensemble, le taux de grossesses par cycles commencés est de 32 %.
  • Dans l'ensemble, le taux de naissances vivantes par cycles commencés est de 26 %.

Il y a eu une variation importante de ces taux selon l'âge, et les femmes de moins de 35 ans ont obtenu les meilleurs taux moyens de grossesse et taux d'ensemble de naissances vivantes.

Le bilan de fertilité

La démythification du bilan
Que se passe-t-il lorsque vous consultez un professionnel de la santé pour des questions de fertilité ? En général, votre médecin vous fera subir une évaluation qui commencera par une revue de vos antécédents médicaux et personnels. Vous discuterez probablement d'un grand nombre de sujets allant de vos antécédents familiaux à vos pratiques sexuelles en passant par votre régime alimentaire et votre mode de vie.

Votre médecin vous fera également subir un examen physique. Puis, en se basant sur vos antécédents médicaux et votre mode de vie, il vous demandera de passer certains tests, en commençant par les plus simples et les moins invasifs. Il se peut que plus tard, vous ayez besoin de subir une évaluation plus poussée.

Que se passe-t-il pendant l'examen de la femme ?
L'examen de la femme comprend un examen physique général, un examen des seins et un examen pelvien complet. Au cours de l'examen pelvien, votre médecin déterminera la taille, la forme et la position de vos organes reproducteurs. Dans certains cas, le médecin vous fera également un test de Pap pour détecter la présence d'infections et pour éliminer la possibilité d'un cancer du col de l'utérus. Des analyses sanguines seront également faites pour déceler la présence d'infections transmises sexuellement comme le virus du syndrome immunodéficitaire acquis (VIH), la gonorrhée et la syphilis. Les taux de certaines hormones seront également mesurés. Il se peut également que votre médecin recommande une échographie pour examiner les ovaires.

Que se passe-t-il pendant l'examen de l'homme ?
L'examen de l'homme comprend un examen physique complet et un examen des testicules, du pénis et du scrotum. Votre médecin établira si l'homme a des varicocèles dans le scrotum; on en retrouve chez environ 40 % des hommes qui subissent une évaluation pour infertilité. Il se peut que votre médecin prenne une culture du méat urinaire (bout du pénis) pour éliminer la présence d'infection.

Ce que votre professionnel de la santé recherche
Essentiellement, votre médecin tente de répondre à quatre questions principales :

  1. Y a-t-il un problème relatif aux spermatozoïdes ?
    On demandera à l'homme de fournir un échantillon de sperme pour déterminer la qualité, le volume, la concentration et la mobilité des spermatozoïdes. Le professionnel de la santé pourra également demander des analyses sanguines pour vérifier les taux de FSH (folliculostimuline), de LH (hormone lutéinisante) et de testostérone (référez-vous au Glossaire pour obtenir des renseignements sur ces hormones).
     
  2. Y a-t-il un problème relatif à l'ovulation ?
    Il se peut qu'une femme n'ovule pas, même lorsqu'elle a des menstruations. Votre médecin tentera de déterminer si votre ovulation est irrégulière ou si vous n'ovulez pas du tout. Plusieurs tests peuvent aider à définir votre statut ovulatoire.

    Certains médecins peuvent recueillir des renseignements sur le cycle menstruel en utilisant la température basale (TB). Vous prenez votre température chaque matin et vous inscrivez les changements quotidiens sur un graphique. Après quelques mois d'observation, votre médecin peut déterminer si une ovulation se produit et si certains problèmes se produisent pendant le cycle.

    On peut également effectuer certaines analyses sanguines pour déterminer s'il existe un déséquilibre hormonal.
     
  3. L'œuf et les spermatozoïdes peuvent-ils s'unir ?
    Plusieurs facteurs peuvent entraver la rencontre des spermatozoïdes avec l'œuf.

    Il arrive parfois que le mucus qui entoure le col de l'utérus empêche les spermatozoïdes de se rendre jusqu'aux trompes de Fallope. Il se peut que votre médecin, s'il soupçonne un rare cas de problème de cette nature, demande un test de mucus cervical ou un test postcoïtal pour étudier la qualité et la consistance du mucus.

    Il arrive souvent que les spermatozoïdes et l'œuf ne puissent s'unir à cause de problèmes structurels dans les organes reproducteurs. Il se pourrait que votre médecin effectue des tests pour identifier des blocages dans l'utérus, les trompes de Fallope ou le bassin. L'un de ces tests est une intervention radiologique appelée hystérosalpingogramme (HSG) qui permet au professionnel de la santé d'évaluer le contour de l'intérieur de l'utérus et de déterminer si les trompes de Fallope sont ouvertes ou non. Il se peut également que votre médecin effectue des tests pour identifier des polypes ou fibromes. Certaines interventions chirurgicales peuvent aider à surmonter ces affections.

    Il se peut également que votre médecin demande une laparoscopie pour détecter des désordres tubaires, du tissu cicatriciel ou de l'endométriose (la présence de tissu utérin à l'extérieur de l'utérus). Toutefois, lorsqu'on la recommande, cette intervention n'est effectuée qu'aux derniers stades du bilan.
     
  4. Est-ce que l'embryon peut s'implanter et survivre dans l'utérus ?
    Même si les spermatozoïdes et l'œuf peuvent s'unir, il se peut que l'embryon éprouve de la difficulté à s'implanter et à survivre dans l'utérus. Il se peut également que votre médecin obtienne un échantillon de tissu que l'on désigne souvent sous le nom de biopsie de l'endomètre, prélevé dans la muqueuse utérine pour déterminer si ce tissu se développe de façon appropriée. Votre médecin peut également demander une échographie pour déterminer l'épaisseur de la muqueuse utérine.

Cherchez-vous les définitions de certains termes relatifs à la fertilité ? Consultez notre glossaire.


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