Le charbon : diagnostic et vaccin

Diagnostic du charbon pulmonaire

L'apparition soudaine d'un grand nombre de patients d'une ville ou d'une région présentant un début de maladie aiguë semblable à la grippe et entraînant un taux de mortalité de 80 % ou plus, avec des décès survenus entre 24 et 48 heures, pourrait être le premier signe d'une épidémie de charbon pulmonaire. Les tests de diagnostic rapide sont tellement sophistiqués qu'ils sont uniquement disponibles dans les laboratoires de référence nationaux.

Une fois la communauté médicale en état d'alerte pour la détection de futurs cas, le diagnostic serait bientôt établi après qu'une radiographie pulmonaire aurait révélé une hypertrophie du médiastin (espace contenant le cœur) chez un patient auparavant en santé, mais qui présenterait tout à coup des signes évidents d'une maladie semblable une grippe sévère. Ces indices déclencheraient une action immédiate. Bien qu'à ce stade, il existe peu de chance qu'un traitement réussisse à sauver le ou la malade, il pourrait permettre un diagnostic plus rapide chez d'autres. Les analyses de laboratoire traditionnelles demandent trop de temps et leur diagnostic n'est pas suffisamment précis (jusqu'à ce que la maladie soit trop avancée) pour être vraiment valable.

Vaccination

Il existe un vaccin. Il a été utilisé la plupart du temps pour le personnel des forces armées. Le 1er mars 1999, 590 000 doses ont été administrées parmi les forces armées américaines sans événements indésirables connus. Le vaccin consiste en une série de 6 doses. Selon une recherche qui vérifiait l'immunisation chez les singes, le vaccin protège à 100 % entre 8 et 38 semaines, et continue de protéger à 88 % jusqu'à 100 semaines.

Les approvisionnements actuels en vaccins sont limités et la capacité de production demeure modeste. Cela peut prendre des années avant que les efforts accrus de production permettent la fabrication de quantités suffisantes pour offrir le vaccin à la population civile. Dans le cas d'une attaque biologique au charbon, le vaccin postexposition serait recommandé. L'administration d'antibiotique (si le vaccin était disponible) serait aussi recommandée pour la protection contre des spores résiduelles en rétention.

Michael E. Pezim, MD, FRCSC, FACS, DABCRS, en collaboration avec Medbroadcast